L’Aventure Bergson

Bergson groupe

Le 2 février dernier, à l’invitation du Rectorat de Paris, et en présence de Madame la Directrice Académique en charge des lycées Claire Mazeron et du DAASEN adjoint Monsieur Sébastien Tavergne, mais aussi de Madame la Proviseure du lycée Bergson, Madame Schnäbele, une délégation de 11 parents d’élèves de 3ème et de parents d’élèves délégués de la FCPE se sont rendus à une visite du lycée Bergson dans le 19e à Paris.

Puis les délégués de parents d’élèves, accompagnés par plusieurs professeurs du Collège, dont nous saluons la présence, mais aussi une courageuse représentante des élèves, ont assisté à 17H 45 à un Conseil d’Administration extraordinaire sur le sujet du transfert du lycée Brassens au lycée Bergson, puis sur les conditions de recrutement des élèves de 3ème de Rognoni vers les 4 classes de double cursus (trois le matin une l’après-midi) qui vont s’ouvrir au lycée Bergson. C’est LE projet 2023. Voici ce que nous en avons pensé.

Bergson

1) L’avventura
Bergson

Les mieux informés d’entre vous savent que les double cursus, spécificité parisienne, fragile sur le plan juridique, sont menacés depuis plusieurs années pour diverses raisons. Il en reste cependant, ce dont nous nous réjouissons, mais ils ne suffisent pas toujours à fournir aux enfants de 3ème de Rognoni une seconde à horaires aménagés dans un lycée du Public. La vérité est que les conditions de recrutement sont devenues extrêmement difficiles et qu’aux heures dorées des années 90-2000, quand presque tous les élèves de Rognoni avaient droit au double cursus au lycée Racine, ont succédé un temps de disettes, où un jury sombre et sourcilleux, aussi inatteignable que le château de Kafka, distille ses bons points en fonction d’un barème des plus obscurs et des moins favorables à nos protégés.

Nous partions donc à l’aventure en allant visiter le lycée Bergson.

2) La bonne surprise

Toutes les surprises ne sont pas mauvaises.

Le lycée Bergson s’est révélé une bonne surprise. D’abord c’est un bâtiment étonnant, dont l’entretien est perfectible, mais qui n’est pas sans charme. Œuvre tardive de l’architecte Carlu, auquel on doit (en collaboration) le très beau palais de Chaillot, et l’ineffable centre Censier… il a cet attrait méga-urbain des années 50-60. Il est grand, large, aéré, tourné vers l’avenir et les nouveaux défis- on nous promet une réfection cet été et la construction d’une salle de danse-, et il y a tout lieu de croire le désir rectoral d’améliorer cette très grande cité scolaire, qui est aussi éloignée du collège Rognoni, que les constructions sur pilotis du lac de Constance du nouveau centre-ville de Shanghai.

Autant que les parents se le disent ce sera un choc, il faudra des élèves solides prêts à s’adapter. Mais si les élèves se sentent forts, alors l’aventure est jouable, d’autant plus que les classes à double cursus jouiront d’un statut un peu particulier dont on espère qu’il n’en fera pas un ghetto à l’intérieur du ghetto. Les élèves que nous avons pu interroger ont semblé heureux d’être là. Et si l’ambiance est mixte sur le plan social, avec la coexistence de diverses cultures, elle est le reflet de notre belle France moderne.

En fait l’argument le plus solide en faveur du lycée Bergson c’est incontestablement sa Direction. Madame Anne Schnäbele, ex-proviseure de Brassens, Proviseure du lycée Bergson, et femme de grande expérience, nous a donné l’impression d’être à la hauteur du projet, et ses deux adjoints qui nous ont communiqué la sensation de leur force. Nous les avons sentis investis, désireux de bien faire. Or dans tout projet c’est la moitié du problème résolu. Ils nous ont donné envie de leur faire confiance.

3) Le sourire du Rectorat

Reste le problème épineux du recrutement.

Ce fut la grande question du conseil d’administration extraordinaire. Dans une ambiance tendue, d’abord un peu punchy, puis peu à peu plus affable, nous avons abordé le problème des points qui handicapent les élèves de Rognoni, le passif de promesses non tenues, mais aussi la notion complexe et discutable de pré-professionnalisation qui grève le dossier de certains de nos excellents élèves. Mesdames Luguern et Bilien sont montées à l’assaut. Puis Madame Pariaud, professeure de Musique, pour défendre ses élèves, qui a proposé la possibilité d’un « Bonus continuité pédagogique » pour compenser le désavantage de nos élèves par rapport aux élèves qui bénéficient d’un bonus « structures partenaires ». La possibilité d’un « quota Rognoni », qui résoudrait bien des problèmes, a été évoquée.

Madame la Directrice Académique Claire Mazeron, avec qui nous sommes parfois en délicatesse, mais à laquelle il faut reconnaître une très grande compétence, et une excellente connaissance des dossiers, a répondu avec précision à nos questions et ne s’est pas opposée sur le principe à la question du Bonus. Il n’y aura pas de convention avec des structures privées mais on nous promet une ouverture plus large à nos élèves, cette année, entre autres parce qu’il y a plus de places. Il y aura donc peut-être des opportunités de qualité pour les élèves Rognoni qui souhaitent continuer en double cursus au lycée Bergson, tant artistes que musiciens ou sportifs. Nous conseillons de monter des dossiers solides. N’hésitez pas à vous rapprocher de nous.

Le Conseil d’Administration Extraordinaire du 2 février 2023, présidé par Madame la principale Raphaèle Surgeul, finit donc sur des auspices bien meilleures qu’il n’avait commencé, dans une ambiance presque courtoise, et nous avons même pu distinguer avec un réel plaisir – ce que nous espérions  depuis des années – le doux sourire du Rectorat.

4) Les entre-chouettes

Pour finir abordons la principale critique formulée, à l’égard de Rognoni. Il y aurait soi-disant de l’entre-soi au collège. On veut dire par-là un environnement privilégié.

Brisons-la. Il n’y a pas d’entre-soi à Rognoni comme il peut y en avoir à l’école Alsacienne…, ou dans certains grands lycées parisiens ou de province, dans des structures privées d’obédience confessionnelle où se reproduit, largement financées avec nos impôts… une pseudo-noblesse scolaire, pour le coup, tout à fait opposée à l’esprit démocratique de notre patrie chérie, héritage précieux de nos aînés. Un peu de lucidité ne nuit pas. Et d’honnêteté entre gens honnêtes et soucieux d’équité. Nous jouons le jeu du public, nous sommes fiers de l’Education Nationale, – on ne saurait sans excès être taxés de nantis. Nous avons certes quelques « People », d’ailleurs d’une extrême élégance et discrétion, et un nombre incroyable d’élèves exceptionnels dans de nombreux domaines, mais il n’y a pas d’entre soi. Il y a des parents qui viennent de milieux très différents, avec pour point commun le souci de leurs enfants, et le désir de bien faire. Çà, ce n’est pas de l’entre-soi, Madame la Directrice Académique, mais de l’entre-chouettes.

Et c’est bien là le secret de Rognoni, une culture de la réussite, – qui fait des jaloux, c’est bien normal -, mais dont l’Education Nationale serait bien inspirée de faire un modèle. Une Pure Positivité.

P. P.    Chapeau signature
pour la FCPE Rognoni